"Vous devez avoir votre propre expérience" par R. Adams



Transcription 1
Vous devez avoir votre propre expérience
3 août 1990

Robert : Je vous accueille de tout mon cœur.
Ce corps ne présume pas qu'il a quelque chose de nouveau à vous enseigner. Je parlerai de ce corps comme de moi (I-Je), pour faire court. Je n'ai rien de nouveau à vous dire. Je ne suis pas philosophe. Je ne suis pas un prédicateur. Je n'en suis pas digne. J'ai simplement un aveu à vous faire. Je vous confesse votre propre réalité. Ce n'est pas un enseignement, c'est une confession. Je parle à mon Soi en me confessant et vous êtes mon Soi.
Vous êtes sat-chit-ananda – connaissance, existence et béatitude. Vous n'êtes pas le corps ou l'esprit. Ce que vous semblez être n'est pas la vérité, c'est peut-être un fait, mais ce n'est pas la vérité. Un fait est quelque chose qui semble être vrai mais qui change.
Vous ne pouvez pas être qui vous pensiez être quand vous étiez bébé, vous étiez très différent. Et quand vous étiez un petit garçon ou une petite fille, vous étiez aussi différent. Et la façon dont vous êtes maintenant est complètement différente de ce que vous étiez avant. Par conséquent, comment pouvez-vous être le corps ? Qu'est-ce que vous êtes ? Qui êtes-vous ? Sat-chit-ananda ? Qu'est-ce que c'est ?
Même si je vous le dis, ça ne veut absolument rien dire. Vous devez avoir votre propre expérience. Vous ne devez pas croire un mot de ce que je dis. Pourquoi devriez-vous me croire ? Qu'est-ce que j'en sais ? Je vous confesse simplement qu'il n'y a que le Parabrahman, la conscience, la béatitude, l'être, l'intelligence pure. C'est mon expérience. Il n'y a rien d'autre.
Tout le reste est une expérience de l'esprit, une apparence, comme l'hypnose. Le monde semble réel, un rêve aussi.
Qu'est-ce que ce monde ? C'est comme si vous vous réveillez de votre rêve et que vous vous en souveniez encore. Dans le rêve vous allez dans des endroits, vous vous mariez, vous avez des enfants, vous devenez plus vieux puis vous vous réveillez et vous vous souvenez à moitié du rêve et à moitié du monde dans lequel vous vous réveillez. Alors lequel est réel, le monde ou le rêve ? D'après mon expérience, les deux se ressemblent. Il n'y a pas vraiment de différence. Vous vous attachez à ce monde, de la même manière que vous vous attachez à votre rêve.
Si vous rêviez que vous tombiez d'une montagne et que je tombais à vos côtés, et que je vous disais : "Ne t'inquiète pas, il ne peut rien t'arriver, tu rêves," vous ne me croiriez pas, vous seriez rempli de peur et vous diriez : "Tu ne vois pas qu'on tombe, tu ne vois pas ce qui arrive, comment peux-tu me dire que je rêve ?" Juste avant de toucher le sol, on se réveille et on rit : "C'était un rêve." De la même manière que vous vous êtes attaché à la maladie, à la santé, au bien, au mal, au bonheur, au malheur, ce sont tous des concepts. Vous vous êtes attachés à une personne, à un endroit ou à une chose. Vous avez oublié que c'est un rêve. Vous croyez que c'est réel et parce que vous croyez que c'est réel, vous souffrez en conséquence. Lorsque vous quitterez votre corps, vous devrez revenir encore et encore et encore, tout cela fait partie du rêve, jusqu'à ce que vous vous en détachiez.
Comment fait-on ça ? En observant simplement ce qui se passe autour de soi et en ne s’y attachant pas. En étant éveillé à votre réalité. Comprenez-vous que vous n'êtes pas celui qui agit ? Tout ce que vous faites est prédestiné. Cela se fera. Il faut lâcher mentalement tout conditionnement, toute objectivité. Et vous devez garder l'esprit tranquille. Rendez votre esprit placide, comme un lac immobile.
Alors la réalité vient d'elle-même. Le bonheur vient de lui-même. La paix vient d'elle-même. L'amour vient de lui-même. La liberté vient d'elle-même. Ces choses sont synonymes. Elles arrivent sans qu'on y pense jamais. Mais d'abord vous devez vous débarrasser de l'idée que vous êtes le corps, ou l'esprit, ou celui qui agit, et ensuite tout arrivera par lui-même.
Le point est le suivant : Ce n'est pas ce que vous dites, ce n'est pas ce que vous proclamez, c'est ce qui est profond, profond, profond dans votre cœur qui détermine ce qui vous arrive. Ce n'est pas lire des livres, ce n'est pas étudier, ce n'est pas aller en classe. C'est s'asseoir tout seul, devenir silencieux, aller de plus en plus profondément en soi. Transcendant votre esprit et votre corps jusqu'à ce que quelque chose arrive.
Quand les pensées viennent à vous, demandez-vous simplement : "À qui viennent ces pensées ? D'où viennent ces pensées ?", suivez les pensées jusqu'à leur source. Trouvez la source de vos pensées. Vous découvrirez que la source de vos pensées est Je. Suivez le fil du Je jusqu'à sa source en vous demandant : "Qui suis-je ? ou quelle est la source du Je ? D'où est-ce que ce Je vient ?" Vous réaliserez que le pronom Je est le premier mot qui a été prononcé et que tout le reste y est attaché. Tous les autres mots, toutes les autres pensées, tous les autres sentiments, toutes les autres émotions sont tous attachés au Je. Je suis heureux. Je me sens triste. Je me sens mal. Je me sens bien. Je me sens pauvre, je me sens riche. Tout est attaché au Je. Si le Je se dissout, tout le reste se dissout et vous devenez libre.
Découvrez pour qui il y a un Je et vous découvrirez quelque chose d'étonnant. Vous découvrirez que Je n'a jamais existé. Il n'y a jamais eu de Je. Vous découvrirez que vous n'avez jamais existé. Il n'y a rien de tel que vous. Vous découvrirez que vous êtes le Soi impérissable, que vous n'êtes jamais né et que vous ne pouvez jamais mourir. Vous découvrirez que vous êtes omniprésent, omniscient, omnipotent. Qu'il n'y a pas d'autres. Il n'y a pas de monde. Il n'y a pas d'univers. Il n'y a pas de Dieu. Il n'y a que le Soi. Tout ceci est le Soi. Tout ce que vous voyez, c'est le Soi et le "Je suis", c'est cela. Cela vous donnera un sentiment de liberté, de félicité, de bonheur. Vous ne perdrez pas votre conscience.
Quand je parle de ces choses, les gens croient qu'ils sont complètement anéantis et qu'il ne reste plus rien. Ils se fondent dans le grand océan du nirvana. Ce n'est pas nécessairement vrai. Vous serez toujours conscient. Vous serez toujours pure intelligence car c'est votre vraie nature. Vous serez toujours heureux. Mais vous comprendrez que vous n'êtes pas ce que vous semblez être.
Votre corps aura toujours l'air de faire des choses, de faire des mouvements. Vous aurez l'air d'une personne ordinaire, mais vous le saurez. Vous vous êtes élevé au-dessus du monde grossier dans le monde céleste de la conscience pure et vous serez en paix.


Robert Adams Satsangs
The Collected Works

(Source: Page francophone Facebook de Robert Adams)

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